Victor Hugo, Les Misérables, traduit en thaï par Supaporn Apawacharut, Poonsook Tanprome et Thira Suksawasdi Na Ayuthya, Bangkok, Khao Fang Publishing Co. Ltd, 2002. 

Préface de Michel Wattremez. 

(c) Khao Fang Publishing Co., Ltd., 2002, pour la version thaïlandaise

iSBN 974-7406-36-5. 260 THB.

Voir la couverture de présentation en langue thaïlandaise.

 

Préface

 

En hommage au Français Victor HUGO, dont on célèbre cette année le bicentenaire (1802-1885), les Editions Khao Fang nous font la joie de publier la version thaïlandaise des Misérables, son plus célèbre roman. On n’en possédait jusqu’à présent qu’une traduction imparfaite, à partir de l’anglais. Une équipe  francophone de l’université de Chiang Mai – Ajarn Supaporn APAWACHARUT, Ajarn Thira SUKSAWASDI NA AYUTHYA et Ajarn Poonsook TANPROME – a  relevé le défi, et je l'en remercie vivement.

 

Les Misérables, c’est l’histoire du peuple de France et de Paris, dans le premier tiers du XIXe siècle (à l’époque du Roi Rama III au Pays du Siam) : celle des  petites gens qui souffrent et qui n’ont rien, des enfants qui ne vont pas à l’école, des filles qui traînent dans les rues, des femmes qui meurent en couches, des malades qui gisent dans les caves, des pauvres d’eux-mêmes, des désespérés.

 

Les Misérables, c’est aussi l’histoire d’une rédemption, celle de Jean Valjean, condamné à 17 ans de travaux forcés après avoir volé un pain pour des enfants affamés, et après avoir eu la mauvaise idée de se faire prendre en s’échappant. Valjean vivra, souffrira, pourchassé par l’ordre injuste, rencontrera tant de vies perdues sur les longues routes de France et sur les pavés de Paris, ou dans l’enfer des égouts de la ville, mais parviendra par son sacrifice à se racheter et à mourir en harmonie avec lui-même et avec le monde. Ne l’ayant pas connu lui-même, il fera le bonheur des autres, en mariant Cosette et Marius, qu’il a sauvés – l’une de l’esclavage chez ces bourreaux d’enfants de Thénardier, l’autre du sang d’une révolution sans espoir.

 

La révolution industrielle (celle de l’époque de Victor Hugo) a commencé à déraciner les hommes de leurs villages pour les entasser dans les villes, à avilir par l’argent les lois de l’honneur et de la fraternité. Et tout l’art du Français, un peu comme l’Anglais Dickens, consiste à réunir ces pauvres vies, à établir des ponts entre les points de cette foule, à montrer les étonnants desseins du destin, et à bâtir l’espoir d’un monde plus juste.

 

Car il faut une voix à tous ces misérables, à tout ce petit peuple, à ces forçats repentis, à ces filles qui vont gagner leur pain : pour faire parler Fantine, Gavroche ou la petite Cosette, pour les faire vivre ou mourir au travail ou sur la barricade.

 

C’est pour cela que Victor HUGO écrit.

 

Et c’est pour cela que vous maintenant vous allez le lire :

                                                                                                                                                                                                                                                            Michel Wattremez

 

L'auteur

 

On ne présente plus Victor HUGO (1802-1885), figure de proue de la littérature française, qui a illustré presque tous les genres, de la poésie au roman, en passant par le drame, le discours politique, la correspondance intime et la chanson. Né à Besançon en 1802, Hugo traverse le XIXe siècle et s'impose non seulement comme écrivain, mais aussi comme un tribun et comme une conscience critique de son temps. Incontournable, inspirée, visionnaire, son oeuvre monumentale nous interpelle encore aujourd'hui.

De Victor HUGO les Editions Khao Fang ont publié Notre-Dame de Paris, Les Misérables et Les Travailleurs de la mer. En 2002 a paru également sa biographie en langue siamoise.

Le bicentenaire de Victor HUGO a été célébré en 2002 en Thaïlande comme dans le monde entier. On se reportera utilement au site officiel du bicentenaire.

Les traductrices

 

Supaporn Apawacharut est professeur à l'Université de Chiang Mai et possède un doctorat de 3e cycle de l'Université de Paris III Sorbonne Nouvelle. Chevalier des Palmes Académiques, elle consacre la plupart de son temps à la traduction de la littérature française contemporaine en thaï; on lui doit en particulier les oeuvres de Bernard Clavel en langue siamoise d'inspiration écologique: Contes des montagnes et forêts, Légendes des lacs et rivières, Légendes de la mer, Légendes du Lac Léman, La Guinguette.

 

Poonsook Tanprome est professeur de langue et littérature françaises à l'Université de Chiang Mai. Née en 1951, elle possède une maîtrise de lettres modernes de l'Université de Franche-Comté. Elle consacre la plupart de son temps à la traduction de la littérature française en thaï. On lui doit notamment Le pays des 36000 volontés d'André MAUROIS et Le cahier bleu de Jacqueline MIRANDE.

 

Thira SUKSAWASDI NA AYUDHYA est professeur de langue et de littérature françaises à l'Université de Chiang Mai (Faculté des Lettres). Docteur de l'Université française, elle consacre son temps à l'enseignement du français et à la traduction littéraire; elle a publié notamment 9 récits de Paris de Liliane KORB et Laurence LEFEVRE, ainsi que Les Travailleurs de la mer de Victor HUGO.

 

 

 

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