Lycée Joliot Curie 92000 Nanterre

EAF 2016

1ST2S2

Séquence nº 4: le discours contre la pauvreté de la Renaissance à nos jours

 

Devoir surveillé

Conception: M. Wattremez

 

Question sur corpus nº 2 - corrigé

En quoi le texte B (La Fontaine, "La Cigale et la Fourmi") se distingue-t-il des autres?

 

Ce corrigé général est donné à titre indicatif. Il ne remplace pas les annotations sur la copie personnelle de l'élève, ni les conseils prodigués en cours  ou en accompagnement personnalisé.  

Rappel du sujet

 

Contrairement aux textes A, C et D, la fable de La Fontaine publiée en 1668 est en vers. Une fable est un texte argumentatif en vers ou en prose, qui défend une thèse de manière indirecte, c'est-à-dire à travers une fiction, un récit avec des personnages. C'est un apologue. Habituellement la thèse d'un fabuliste apparaît dans la morale, de manière claire, explicite, comme dans "La Mort et le Bûcheron", ou implicite, comme dans le présent texte, "La Cigale et la Fourmi". On a affaire à une morale "in absencia".

 

La thèse de La Fontaine serait la suivante: la misère (caractérisée ici par la faim et l'absence de nourriture) est due au manque de prévision et de provision. L'écrivain dénonce indirectement l'activité ludique de la Cigale (chanter, danser). Au contraire, un peu comme Bossuet dans l'exemple de la ville des pauvres qui prospère par "l'étude" et "les sueurs", il loue l'économie et la parcimonie de la Fourmi. La Cigale aurait pu être louée pour sa joie de vivre et la Fourmi blâmée pour son égoïsme et son manque de solidarité. Or apparemment ce n'est pas le choix de La Fontaine. Il laisse le lecteur juger seul à la fin de la fable et trouver la morale de l'histoire et le sens du message. C'est donc un texte à la fois ouvert et orienté.

 

À la différence des autres textes, où Bossuet, Jaucourt et l'abbé Pierre s'adressent directement à leur public, la fable de La Fontaine est construite sur une histoire comprenant du discours et de la description. Les animaux sont des insectes, très éloignés physiquement des humains, mais ils représentent par allégorie l'insouciance et le labeur, et parlent au nom de La Fontaine. La description du pauvre (la Cigale) n'a rien de pathétique mais prête à sourire par l'infinité des proportions ("Pas un seul petit morceau / De mouche ou de vermisseau"). Le dialogue de "bêtes" donne à la scène un aspect théâtral qui amuse le lecteur et en l'instruisant beaucoup plus que les autres textes. 

 

Éduquer (faire réfléchir) en distrayant, c'est l'objectif très "classique" de La Fontaine dans cette fable.

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