L'abeille

Heureux celui qui peut voler,
Celui que l'air aime et soutient.”

Marin Sorescu

 

A lurie Sadovnic

 

Je viens, ô soeur, encor vers toi

Avec des mots pétris de terre,

Car rien n'est bien où tu n'es pas,

Où rien ne chante ton mystère.

Je devrais de paroles d'or

Te parer mais ne les trouve pas.

Je ne sais comment commencer

Au mieux pour ne vexer personne.

Tu es grain de sable d'argent

A l'aune claire de l'infini.

Mais sur le pain des braves gens

Tu es le miel et rêve exquis.

Etendard plus gonflant de paix

Je n'ai pu voir, ni plus sacré,

Que le drapeau de ton essaim

Survolant l'arbre du pays.

L'aube et toi vous êtes rivales

Quand tu moisonnes les tilleuls.

Mais je n'ose entonner mon chant

Avant que résonne son hymne.

Tu oeuvres gaîment comme sept

Et tu aimes à voler à cru

Et personne n'a le pouvoir,

Personne, d'entraver ton aile.

A toi en mon âme et pensée

Lié pour le bien pour le mal,

Je voudrais au bout de ma route

Que ton essaim me fasse fête.

 

Grigore Vieru, Maintenant et à jamais, 2001

Traduit du roumain par Michel Wattremez, 2019

Texte orignal: "Albina", Acum şi în veac: poeme, cântece, confesiuni, Chisinau: Litera International, 2001.

Version électronique: http://poetii-nostri.ro/grigore-vieru-autor-196/

Cliché: remerciements à O. Rousseil, Commons, CC

 

Mihai Eminescu, Poèmes posthumes

Suivis de Fragmentarium

Cent ans avant Cioran, les cimes du désespoir.

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