Lycée Joliot Curie 92000 Nanterre 1S3 (2018-2019, français) Séquence nº 5: Héros et antihéros en guerre
Documents complémentaires François Rabelais, Gargantua, roman, 1534, chapitre 27, frère Jean au combat Il choqua donc si raidement sur eux, sans dire gare, qu'il les renversait comme porcs, frappant à tors et à travers, à la vieille escrime. Aux uns il escarbouillait la cervelle, aux autres rompait bras et jambes, aux autres disloquait les spondyles du col, aux autres démolissait les reins, aplatissait le nez, pochait les yeux, fendait les mâchoires, enfonçait les dents en gueule, abattait les omoplates, meurtrissait les jambes, décrochait les hanches, déboîtait les bras… Si quelqu'un se voulait cacher entre les ceps, il lui froissait toute l'arête du dos, et l'éreintait comme un chien. Si un autre voulait se sauver en fuyant, à celui-là il faisait voler la tête en pièces par la commissure lamdoïde ; si quelqu'un grimpait dans un arbre, pensant y être en sûreté, il l'empalait de son bâton par le fondement. L'image du guerrier donnée ici par Rabelais est celle d'un personnage violent, agressif, excentrique. Par un effet de mouvement et de grossissement, la guerre est blâmée.
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François Rabelais 1483 ou 1494-1553 XVIe siècle
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