Lycée
Joliot Curie 92000 Nanterre
1S3 (2018-2019, français)
Séquence
nº 5:
Héros et antihéros en guerre
Documents complémentaires
La Chanson de Roland, fin du XIe siècle, laisses 173 et 174, la mort de
Roland
CLXXIII
Roland frappa contre
une pierre bise. Il en abat plus que je ne sais vous dire. L’épée
grince, elle n’éclate ni ne se rompt. Vers le ciel elle rebondit.
Quant le comte voit qu’il ne la brisera point, il la plaint en
lui-même, très doucement : « Ah ! Durendal, que tu es belle et
sainte ! Ton pommeau d’or est plein de reliques : une dent de saint
Pierre, du sang de saint Basile, et des cheveux de monseigneur saint
Denis, et du vêtement de sainte Marie. Il n’est pas juste que des
païens te possèdent : des chrétiens doivent faire votre service.
Puissiez-vous ne jamais tomber aux mains d’un couard ! Par vous
j’aurai conquis tant de larges terres, que tient Charles, qui a la
barbe fleurie ! L’empereur en est puissant et riche. »
CLXXIV
Roland sent que la mort le prend tout : de sa tête elle descend vers
son cœur. Jusque sous un pin il va courant ; il s’est couché sur
l’herbe verte, face contre terre. Sous lui il met son épée et
l’olifant. Il a tourné sa tête du côté de la gent païenne : il a fait
ainsi, voulant que Charles dise, et tous les siens, qu’il est mort en
vainqueur, le gentil comte. À faibles coups et souvent, il bat sa
coulpe. Pour ses péchés il tend vers Dieu son gant.
L'image du
personnage épique donnée ici est emblématique: c'est celle d'un héros
homérique, fort, croyant, loyal. Elle renvoie aux images des vitraux,
par leur aspect éducatifs.
Retour
à Nanterre 1S3
|
Chanson de Roland
Vers
1098
XIe siècle
Manuscrit de la Chanson de Roland, Bibliothèque Nationale de France
Roland brise la pierre avec son épée Durandal tandis qu'Olivier sonne de
l'olifant
Vitrail de la cathédrale de Chartres
|