Lycée Joliot Curie 92000 Nanterre

Devoir surveillé

2nde 4, 2nde 10

 

Objet d'étude: La poésie du XIXe au XXe siècle : du romantisme au surréalisme

Séquence nº 5: Les poètes chantent et défendent la nature (XIXe-XXe s.)   

 

Commentaire de texte - devoir

Vous rédigerez un commentaire construit d'un des deux poèmes de Victor Hugo selon votre classe, afin d'élucider leur énigme. 

Dans le cas des élèves de 2nde 4, les questions facilitent le parcours de lecture et correspondent aux différents moments du commentaire rédigé, de l'introduction à la conclusion. 

Pour les élèves de 2nde 10, lex axes sont donnés afin d'aider à l'organisation du commentaire.

                Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

                                

                                         Victor Hugo, Les Contemplations, IV, 1856

Pour "Demain, dès l'aube..."

1. Présenter l'auteur, le texte, le contexte, le sujet du poème et les trois axes de lecture: un poème sur la nature, où l'auteur exprime son moi intérieur (lyrique) et sa tristesse (élégiaque).

2. La nature est présente du premier au dernier vers: relever et commenter les mots qui s'y réfèrent, les images qui l'évoquent. Mais en même temps le poète y semble indifférent, plongé dans son moi intérieur (je): le démontrer en citant les mots (en particulier ceux du champ lexical se rapportant aux sens), les figures de la répétition (répétitions, anaphores, parallélismes...).

3. Le poète accomplit un pèlerinage habituel: le prouver en relevant dans le texte

a) les verbes de mouvement au futur simple (en particulier "Je partirai" au vers 2 en position forte) 

b) les marques temporelles de ce voyage vers la tombe de Léopoldine, sous forme de mots ou de figures 

c) les indications de lieu de ce parcours en une journée.

4. Le poète est triste: le démontrer en relevant tous les détails (mots, figures, images, effets de rythme, en particulier aux vers 7-8). Montrer que cette douleur est muette, intériorisée, et que le lecteur en découvre la cause à la fin du poème, en chute.

5. Qu'est-ce qui fait que ce poème est à la fois un poème d'amour filial, un texte élégiaque mais aussi, paradoxalement, un chant poétique pour dire que Léopoldine n'est pas vraiment morte?

 

Pour "La Coccinelle"

Vous rédigerez un commentaire de ce poème de Victor Hugo, "La Coccinelle", à partir, par exemple, du parcours de lecture suivant: 

1. Le récit simple et vivant d'un souvenir d'adolescence (une histoire, deux personnages, une coccinelle, un cadre naturel). 

2. Un poème de l'ambigüité (la bouche, la coccinelle, le baiser). 

3. Une fable empreinte d'humour et recélant le regret (Hugo est vieux quand il l'écrit). 

À mettre en relation avec "Vieille chanson du jeune temps".

         La Coccinelle

 

Elle me dit : Quelque chose
Me tourmente. Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.

J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.

On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.

Sa bouche franche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.

- Fils, apprends comme on me nomme,
Dit l'insecte du ciel bleu,
Les bêtes sont au bon Dieu,
Mais la bêtise est à l'homme.

 

                           Victor Hugo, Les Contemplations, I, 1856.

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