La Medeleni -- résumé analytique
Volume I. Hotarul nestatornic [La marche mouvante] Première partie
I. Potemkin şi Kami-Mura [Potemkine et Kami-Mura] À la gare de Medeleni, les Deleanu, famille de grands propriétaires terriens, attendent pour les grandes vacances l’arrivée de leur fille Olguţa et de Monica, une jeune orpheline recueillie. Le chapitre parodie avec humour les épisodes de la guerre russo-japonaise entre les deux enfants de M. et Mme Deleanu, Dănuţ et Olguţa: les insultes d’Olguţa, la giffle de Dănuţ, les représailles d’Olguţa, qui coupe la ficelle du cerf-volant de son frère, la paix des enfants autour d’un pot de confiture... II. Căsuţa albă şi rochiţa roşie [La maisonnette blanche et la robe rouge] Ayant revêtu leurs nouvelles robes, Olguţa et Monica rendent visite à moş Gheorghe, le plus vieux des domestiques du domaine, qui les accueille dans son verger et dans son humble maisonnette. III. Herr Direktor Avec l’arrivée de Grigore Deleanu, frère de M. Deleanu, ingénieur formé en Allemagne et surnommé Herr Direktor par les enfants, s’installe à Medeleni une ambiance de fête frénétique: festin, distribution de cadeaux, jeux de mascarade et mystérieuse chasse à la grenouille à l’Etang du Poulain, hanté par Fiţa Elencu Dumşa, grand-mère maternelle d’Olguţa changée en grenouille après sa mort. Deuxième partie I. «Mediul moldovenesc» [«Le milieu moldave»] À Medeleni les grandes vacances s’achèvent. Après avoir critiqué sévèrement le milieu moldave où évolue Dănuţ, nonchalant et passéiste, Herr Direktor propose pour son neveu une éducation virile et moderne dans un internat de Bucarest. Dănuţ accepte douloureusement de quitter la maison. II. Robinson Crusoe Avant de quitter Medeleni, Dănuţ se réfugie au grenier dans la lecture de Robinson Crusoë, et goûte pour la dernière fois avec les siens le bonheur dans la cuisine, arche de Noé, île de chaleur sous les pluies d’automne. III. Păpuşa Monicăi [La poupée de Monica] Alors que dans une ambiance de fête les domestiques préparent les valises de Dănuţ, celui-ci, excédé par sa soeur Olguţa, la blesse d’un coup de pierre et sacrifie les cheveux de la poupée de Monica, secrètement amoureuse de lui. À l’aube il part en train pour Bucarest. IV. «Moş Gheorghe, nu tragi din lulea?» [«Moş Gheorghe, tu ne fumes pas la pipe?»] Alors que la famille Deleanu reçoit de Bucarest la première lettre de Dănuţ, qui s’adapte mal à sa nouvelle vie d’interne, la servante Anica annonce que moş Gheorghe est mourant. Celui-ci lègue sa maison aux enfants et laisse à Olguţa en dot une robe de mariée. Abattue, la famille Deleanu part pour Iaşi. Volume II -- Drumuri [Chemins] Première partie I. Sfîrşitul unui an şcolar [La fin d’une année scolaire] Ce chapitre évoque en alternace les relations amoureuses de Dănuţ et de son ami Mircea Balmuş, tous deux élèves du Lycée Lazăr à Bucarest. Installé par Herr Direktor dans un confortable studio, Dănuţ est initié par sa maîtresse Adina Stephano à un amour où dominent souffrance et sensualité exacerbée, tandis que Mircea entretient avec Olguţa une correspondance malicieuse depuis la maison bucarestoise où ses parents moldaves ont reconstitué l’ambiance patriarcale de Iaşi. II. «Il était un petit pommier» Ce chapitre restitue l’ambiance de la maison Deleanu à Iaşi et la vie ordinaire de la famille: avocature de M. Deleanu, escrime d’Olguţa au Jockey-Club... Les Deleanu ont recueilli un petit cousin de Dănuţ et d’Olguţa, Puiu. Olguţa fait une escapade à Bucarest avec son père pour rendre visite à Dănuţ, qui a envoyé par erreur à Monica un livre dédicacé à Adina. III. Escapada Olguţei [L’escapade d’Olguţa] Chapitre où Dănuţ et Olguţa se retrouvent à Bucarest, toujours sous le signe du défi et de la compétition, et où on suit l’évolution sentimentale de Dănuţ et de Mircea, l’un oscillant entre sa maîtresse Adina qu’il fait souffrir et sa «soeur» Monica, l’autre vivant sa «première insomnie de bonheur» après sa rencontre avec Olguţa, et signant son serment existentiel. Deuxième partie I. O noapte [Une nuit] Lors d’un voyage par train de nuit accompli par Dănuţ et Mircea de Bucarest à Medeleni, on découvre alternativement les deux adolescents face au problème de l’amour: fine analyse des rapports maternels de Dănuţ avec Adina Stephano, initiation érotique sordide de Mircea avec la «dame en rouge», torturé entre l’appel de la chair et l’appel de Medeleni sublimé. Jusqu’alors roman d’une histoire, avec Mircea Medeleni devient dès ce chapitre histoire d’un roman: pour Mircea Balmuş Medeleni n’est pas une réalité à laquelle il va participer, mais un livre qu’il imagine devant lui et dont il voudrait vainement voir la fin. II. O zi [Une journée] Une journée d’été à Medeleni, où Puiu découvre les corps d’Olguţa et de Rodica , une pensionnaire de l’école Humpel de Iaşi, et où Dănuţ retrouve Monica comme soeur et comme lectrice de ses poèmes. Il veut par l’écriture exprimer par notations les «vibrations du grand terrain volcanique» de l’âme. Monica lui parle de l’amour d’Olguţa pour Vania, un oncle revenu d’Amérique et parti pour la Russie l’année précédente.III. O noapte [Une nuit] Nuit à Medeleni, durant laquelle Dănuţ et Mircea trahissent une nouvelle fois, le premier avec Sevastiţa, la servante d’Olguţa, l’autre avec la châtelaine des Saules, Ioana Pallă, qui l’initie dans un salon décadent, et à qui il révèle l’identité d’Adina Stephano. Troisième partie I. Ioana Pallă Août 1914. Le peintre Alexandru Pallă, à Venise avec Adina Stephano, et sa belle-soeur Ioana Pallă, propriétaire du domaine des Saules près de Medeleni, échangent par lettres des renseignements sur Dănuţ et Adina Stephano. Ioana conseille à son beau-frère de venir aux Saules avec Adina, pour briser la distance et l’idéalisation qu’elle opère. Dănuţ vit dans un état d’attente et d’immobilisme; il dévore des romans «sensationnels», éprouvant un sentiment d’incomplétude à la fin de chacun d’eux. II. Rodica Dănuţ éprouve à Medeleni en août un sentiment de dégoût et d’échec, malgré ses rendez-vous nocturnes avec Rodica. Pourtant celle-ci lui donne la conscience du roman possible, en lui demandant une «chronique» de ses amours (Adina, Ioana), dont la troisième partie (Rodica) est présentée comme «roman vécu». Puiu dénonce Dănuţ et Rodica à Olguţa, qui chasse Rodica de Medeleni. Monica pardonne à Dănuţ. III. Monica À Medeleni, toute la famille parle de la nouvelle qu’écrit Dănuţ. Celui-ci veut retrouver l’émotion première de l’enfant devant l’abricotier en fleurs; la visite au grenier avec Monica doit déclencher ce mécanisme. La lettre de Mircea à Monica insiste sur la nécessité de convaincre Dănuţ d’écrire l’histoire de Medeleni. IV. Titlul romanului [Le titre du roman] Mircea devient professeur suppléant au Lycée Lazăr de Bucarest et collabore activement à la revue Viaţa contimporană [«La vie contemporaine»]. Il a évolué vers l’anti-symbolisme, alors que Dănuţ soutient que la littérature doit tourner le dos à la société, cultiver le moi. Retrouvant Iaşi, Dănuţ se déclare à Monica et reste dans la ville avec un faux certificat médical; il définit le titre de son roman: Medeleni. V. Tînărul romancier [Le jeune romancier] De retour à Bucarest en automne, Dănuţ discute avec Mircea de son projet romanesque: il veut par «une fusion de vie et de légende» montrer le côté éphémère de l’enfance, «ses dimensions exactes de petit village au pied d’un volcan». À partir de la discussion se dessine le «paysage de Medeleni». Dănuţ retrouve Alexandru Pallă à un vernissage du peintre à l’Athénée de Bucarest; l’artiste a épousé Adina. Volume III -- Între vînturi [Aux vents] Première partie 1922. Sur le bateau qui ramène Olguţa, Monica et Alexandru Pallă de Marseille à Constanţa, les personnages font des retours en arrière. Olguţa repense à l’extraction de sa tumeur au sein, à son disparu, Vania, retrouvé à Iaşi en septembre 1916, aux adieux de son père à Constanţa trois ans plus tôt, quand Alexandru Pallă, après avoir divorcé d’Adina, a décidé d’accompagner les filles à Paris, Olguţa pour des leçons de piano, Monica pour sa thèse de doctorat sur François Villon en Sorbonne. La nuit passe sur le bateau, qui se réveille dans l’aube du printemps puis entre dans Constanţa. Deuxième partie Iaşi, 1922. Pendant la guerre, Dănuţ est resté démobilisé, puis loin de la lumière de Monica partie en France. Depuis un an il est avocat; c’est un gagne-pain qui lui permet d’écrire. Mais le milieu juridique, qu’il satirise, lui pèse excessivement; la littérature lui semble «une solution à la vie». En relisant ses textes d’autrefois, il prend conscience de sa maturation en tant que créateur après dix années de «gammes», et se sent «un homme planétaire seul dans l’harmonie universelle». Convaincu que la génération nouvelle attend l’oeuvre de Dănuţ comme une nourriture spirituelle nouvelle, pleine de «métaphore éruptive», Mircea présente son ami au directeur de la revue populiste Viaţa contimporană, «homme bâti en bibliothèque» à qui le jeune romancier remet son manuscrit intitulé «Medeleni».. Troisième partie Dans la maison Deleanu de Iaşi, on se prépare pour le retour de France d’Olguţa et de Monica; tous les gestes évoquent l’enfance à Medeleni: la distribution des cadeaux par Olguţa, le dîner, les anecdotes. Dănuţ retrouve Monica; il voit en elle «le passé élevé à l’amour» et en l’amour un «miroir méditatif», un lien à la maison; pour Olguţa l’amour est une fenêtre sur le large. Quatrième partie I 27 juillet 1922: Olguţa reçoit à Medeleni une lettre de Vania, datée de Bălţi en Bessarabie; elle va le rejoindre en train, avec de grandes difficultés, dans une espèce de fermette; leur rencontre a lieu sous le signe de la Musique: Olguţa joue du piano. Vania lui promet de l’emmener bientôt à Constantinople. II L’automne arrive à Medeleni, où chacun a remarqué l’évolution d’Olguţa: on dit qu’elle écrit un «roman» dans la maisonnette de moş Gheorghe; en réalité elle écrit à Vania tous les jours. Leur départ est fixé au 14 septembre 1922 à Constanţa, après des fiançailles au bord de la mer. Mais au cours d’une chasse au bord de l’Etang du Poulain, Olguţa apprend d’Alexandru Pallă que sa grand-mère, Fiţa Elencu, est morte d’un cancer. Elle rentre seule et prostrée à Medeleni, où elle s’évanouit. III Dans la maison de Medeleni on fête les fiançailles de Dănuţ et de Monica. Quant à Mircea, il entretient une relation purement sexuelle avec une jeune veuve de Iaşi. Réfugiée dans la maisonnette de moş Gheorghe, où elle a découvert la dot du vieillard, Olguţa songe à son rendez-vous impossible avec Vania. Dans une lettre-testament à Monica, elle révèle qu’elle est atteinte d’un cancer au sein et demande à Monica d’aller à son rendez-vous et de revenir avec sa bague de fiançailles pour ses obsèques à Iaşi. Elle se tue d’un coup de révolver. IV Au bord de la mer, Monica attend en vain en lisant la dernière lettre de Vania à Olguţa: il annonce qu’il ne viendra pas et lui dit adieu. Epilogue Printemps 1924. Après avoir épousé sa jeune veuve, Mircea s’est installé dans une vie bourgeoise confortable et s’est plié à l’hypocrisie sociale, brûlant son serment de jeunesse. Medeleni a été racheté par Rodica, remariée avec le banquier arriviste Bercale. Dănuţ et Monica visitent une dernière fois au printemps la maison de leur enfance, vidée de ses meubles. Medeleni est mort mais revivra dans le roman intitulé «Medeleni», que Dănuţ écrira, comme une «revanche sur la vie». |