Traduits du roumain par
Michel Wattremez. Lille : wattremez.com, 2002. ISBN 2-9518928-1-0. Prix France TTC: 7 EUR.
96 p. Né dans une famille
de tradition théâtrale à Haimanale près de Ploiesti (Roumanie), le 30
janvier 1852, Ion Luca Caragiale déploie à Bucarest une importante
activité de gazetier, et acquiert la gloire théâtrale grâce au génie
moderne de son comique et à la satire féroce de la société roumaine de
son temps (Une nuit orageuse, 1879, Une lettre perdue,
1884). Victime d'une campagne de presse et en butte à l'hostilité
officielle, il meurt en exil à Berlin en 1912. Prosateur de génie,
Caragiale laisse des Moments (1901, complétés en 1908 et en
1910), où les situations et la mise à nu de l'artifice du langage
annoncent l'expérience d'un Tardieu et l'absurde d'Eugène Ionesco. Choix de prose
courte, traduite du roumain par Michel Wattremez. - Oui, je croyais... et j'étais heureux. Aujourd'hui ! Ah ! aujourd'hui... Vous êtes venus, vous, hommes nouveaux, avec votre science,
arracher par la racine cette plante divine qui tirait sa sève du fond de
notre coeur ! Et lojn d'être assouvis, sur la blessure, au profond
de nos coeurs, de peur que n'y reste la graine la plus infime qui puisse
germer de nouveau, vous avez versé la lessive caustique, vénéneuse,
destructrice, le poison du scepticisme, du pessimisme, de l'athéïsme
!... Honneur à vous, fossoyeurs du bonheur humain ! (Caragiale, Le dimanche de Thomas) |