1



5




10




15




20




25




30

        

ARNOLPHE, AGNÈS.
ARNOLPHE, assis.
 
Agnès, pour m’écouter, laissez là votre ouvrage.
Levez un peu la tête, et tournez le visage.
Là, regardez-moi là, durant cet entretien :
Et jusqu’au moindre mot imprimez-le-vous bien.
[Je vous épouse, Agnès, et cent fois la journée
  Vous devez bénir l’heur de votre destinée :
Contempler la bassesse où vous avez été,
Et dans le même temps admirer ma bonté,
Qui de ce vil état de pauvre villageoise,
Vous fait monter au rang d’honorable bourgeoise :
  Et jouir de la couche et des embrassements,
D’un homme qui fuyait tous ces engagements ;
Et dont à vingt partis fort capables de plaire,
Le cœur a refusé l’honneur qu’il vous veut faire.]
Vous devez toujours, dis-je, avoir devant les yeux
  Le peu que vous étiez sans ce nœud glorieux ;
Afin que cet objet d’autant mieux vous instruise,
À mériter l’état où je vous aurai mise ;
À toujours vous connaître, et faire qu’à jamais
Je puisse me louer de l’acte que je fais.
  Le mariage, Agnès, n’est pas un badinage.
À d’austères devoirs le rang de femme engage :
Et vous n’y montez pas, à ce que je prétends,
Pour être libertine et prendre du bon temps.
Votre sexe n’est là que pour la dépendance.
  Du côté de la barbe est la toute-puissance.
Bien qu’on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n’ont point d’égalité :
L’une est moitié suprême, et l’autre subalterne :
L’une en tout est soumise à l’autre qui gouverne.
          L'Ecole des femmes, 1662, acte III, scène 2

Première partie de l'examen (12mn)

Lecture à voix haute (2 points)

Explication linéaire (8 points)


Question de grammaire (2 points): aux lignes [5 à 14] analysez les propositions subordonnées relatives.


Deuxième partie de l'examen (8mn)

Brève présentation de l'oeuvre retenue et justification du choix; entretien avec l'examinateur (8 points)