L'invitation au voyage
Mon enfant, ma
sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est
qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles
luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est
qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces
canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
– Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est
qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857, “Spleen et idéal”
Première partie de l'examen
(12mn)
Lecture à voix haute (2 points)
Explication linéaire (8 points)
Question de grammaire (2
points):
Aux
vers 15 à 26, quel mode Baudelaire emploie-t-il? Pourquoi?
Deuxième partie de l'examen
(8mn)
Brève présentation de l'oeuvre
retenue et justification du choix; entretien avec l'examinateur (8
points)
|